Quelques jours après sa démission, le procureur spécial chargé de plusieurs enquêtes visant Donald Trump publie un rapport accablant pour le futur locataire de la Maison Blanche. En deux mots, si Donald Trump n'avait pas été réélu, il était bon pour une nouvelle sanction. Après plus de 250 entretiens menés par les services d'enquête et des dizaines de témoignages indiscutables, Jack Smith assomme le futur patron de la Maison Blanche à moins d'une semaine de sa prise de fonction, en le plaçant au cœur de ce qu’il qualifie « d’entreprise criminelle visant à réfuter le résultat des élections pour garder le pouvoir ». L’accusation, condensée dans un document de plus de 130 pages cible d’abord et avant tout les évènements du 6 janvier 2021, jour de l’attaque du Capitole par les partisans Make America Great Again (MAGA) et de l’ahurissant envahissement du siège de la démocratie américaine, assorti de scènes d’une violence inouïe entre forces de l’ordre et manifestants. Or, d’après ce rapport, ces manifestants pensaient tous agir, si ce n’est sur ordre de Donald Trump, du moins à son initiative.Mais les conclusions de l’enquête judiciaire englobent en réalité tout un bouquet d’entraves à l’État de droit : des manigances de Donald Trump visant à convaincre certains membres du Congrès qu’il avait gagné la présidentielle de 2020, en passant par les pressions exercées sur les fonctionnaires électoraux dans les États-clés, de la dénonciation de fraudes qui n’ont jamais existé aux mensonges sciemment adressés à l’électorat conservateur.Après avoir passé plus de deux ans à établir et vérifier les faits, un travail colossal mené au pas de charge pour éviter de perturber la dernière présidentielle, Jack Smith et ses équipes ont fini par se heurter à un mur. La réélection de Donald Trump le 5 novembre 2024 a stoppé net le processus judiciaire, puisque la politique du ministère de la Justice a toujours été de ne pas poursuivre un président en exercice. Contraint et forcé d’enterrer l’enquête, Jack Smith a jeté l’éponge, mais prend bien soin ici de préciser que la protection statutaire dont bénéficie le président n’enlève rien à la gravité des infractions qu’il a commises.Quelques heures après la publication de ce rapport, le procureur spécial a essuyé, comme toujours, une réaction immédiate et furieuse du principal intéressé. Dans un premier temps, les avocats de Donald Trump ont tout fait pour que ce rapport ne soit pas publié avant le 20 janvier, jour de l’investiture. Ils ont raté leur coup, mais Trump en personne s'est fait un plaisir d'y revenir au milieu de la nuit sur les réseaux sociaux, toujours sur le même thème. « Jack, écrit Donald Trump, est un procureur débile qui n'a pas été foutu de boucler son dossier avant l'élection que j'ai gagné triomphalement. Les électeurs ont parlé ». La question migratoire au centre des préoccupations dans plusieurs villes démocrates des États-UnisSix jours avant l'investiture de Donald Trump, qui a promis la plus grande opération d'expulsions de l'histoire américaine, gros plan sur la ville d